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Ce que les tics de langage veulent dire
« C’est clair », « j’avoue », « pour le coup », « en même temps »... Ces expressions qu’on utilise à tort et travers, sans toujours s’en rendre compte, nous insupportent. Mais on s’en accommode. Décodage.
Ils sont sur toutes les lèvres, collent à la peau de nos discussions comme le sparadrap du capitaine Haddock, se propagent à la vitesse d'une vidéo qui fait le buzz sur YouTube. On les juge insupportables et ridicules chez les autres, mais on s'en accommode parfaitement, sans rendre compte, quand ils s'échappent de nos bouches. On les dégaine à tout bout de champ au bureau, sur un plateau de télévision, chez le boulanger, à la maison…
Les vilains tics de langage, qui peuvent vite se transformer en tocs, ont le vent en poupe à l'instar du « pour le coup » qui s'est imposé ces derniers temps d'un coup partout. C'est clair, nos paroles sont ponctuées de locutions qui sonnent creux, de « en fait » et de « carrément », à une fréquence qui est loin d'être raisonnable.
Des tics de langage qui nous rassurent
« On a tous ces petits travers qui n'ont rien de dramatique. On a horreur du vide et des silences qui s'installent dans les discussions, alors on meuble », constate Guillaume Villemot, fondateur du Festival des conversations dont la 6e édition s'est terminée cette semaine à Paris.
Comment ces mots débarquent-ils dans nos conversations ?
Leur apparition comme leur disparition demeurent imprévisibles. « C'est toujours un mystère », explique Édouard Trouillez, lexicographe aux éditions Le Robert. Il y voit « un effet de mode », « un effet de mimétisme » porté par des médias, des personnalités politiques, des stars du petit écran mais aussi notre entourage.
Quelles sont les formules en vogue ?
Les « du coup » et « pour le coup » sont utilisés à toutes les sauces et souvent à mauvais escient. Apparu au XIXe siècle, considéré comme une expression familière, « du coup » est un « connecteur logique » permettant de relier deux idées. Il est, en principe, l'équivalent de « par conséquent ». Mais au lieu d'annoncer un argument, il a tendance à s'en dispenser, faisant l'économie du lien de cause à effet. Il s'incruste, par exemple, en début de phrase dans le sens de finalement : « Du coup, on annule tout ? »
Omniprésent également dans nos bavardages, « pour le coup » a les honneurs du Petit Robert qui le présente comme un synonyme de « cette fois-ci ». Le « dico » l'associe à une citation de Stendhal : « Pour le coup, la colère lui donnait le ton de la fermeté. » Le problème, aujourd'hui, avec cette locution, qui n'est pas grammaticalement incorrecte, c'est son usage abusif dans nos échanges, à quelques syllabes d'intervalles ! « Il y a une certaine symbolique qui s'exprime verbalement. Inconsciemment, pour le coup renvoie à la dureté de notre société, aux coups qu'on s'inflige, ceux que l'on donne et ceux que l'on peut recevoir », avance Élodie Mielczareck.
Tiré du https://www.leparisien.fr/societe/ce-que-les-tics-de-langage-veulent-dire-20-04-2018-7675581.php






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