четверг, 22 мая 2025 г.

22,05,2025

   









    

   


 


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Ma servante

Les humains ne sont pas comme nous.

Physiquement, déjà, ils sont différents. Ils avancent sur leurs pattes postérieures dans une position verticale assez instable qui m’a toujours intriguée. Ils sont plus grands, plus hauts. Leurs bras sont prolongés par des mains elles-mêmes terminées par des doigts articulés, avec des griffes plates non rétractables. Leur peau est recouverte de tissus. Leurs oreilles plates et rondes sont placées sur les côtés, leurs moustaches sont très courtes, ils n’ont pas de queue visible. Au lieu de miauler ils produisent des sons de gorge accompagnés de clappements de langue. Une odeur de champignon émane d’eux. Ils sont, de manière générale, bruyants, maladroits, avec un sens de l’équilibre très restreint.

Ma mère m’a toujours dit : « Méfie-toi des humains, ils sont imprévisibles. »

Justement, fendant la foule qui s’est massée devant ma maison, voilà qu’arrive mon « humaine personnelle ».

Ma servante est un beau spécimen de femelle. Elle a une longue crinière de poils bruns luisants, réunis par un très joli élastique rouge.

Elle se nomme Nathalie. Elle franchit la porte, tenant tant bien que mal un grand carton dans ses bras. Pour lui montrer que si je pouvais, je l’aiderais, je cours vers ses jambes et zigzague entre ses pieds, en claquant gentiment des dents.

Étonnée, déséquilibrée et sur le point de tomber, elle se rattrape de justesse et émet plusieurs sons parmi lesquels je perçois mon propre nom « Bastet » (j’ai déduit que je me nommais ainsi à sa façon de s’adresser à moi). Son intonation me laisse penser qu’elle souhaite jouer. Je fais alors brusquement un pas sur le côté et la prends par surprise. Cette fois-ci elle s’étale de tout son long avec son carton. Franchement, quelle idée de marcher uniquement sur les pattes postérieures.

 Je m’approche et me frotte à elle tout en ronronnant, espérant qu’elle consente à me caresser pour me remercier de cette facétie qui montre notre haut niveau de complicité. Nathalie prononce quelques mots dans sa langue incompréhensible. À son intonation, j’ai l’impression qu’elle est elle aussi bouleversée par ce qui s’est passé dehors. Je suggère aussitôt un moment de détente en jouant avec une chaussette qui traîne et que j’ai déjà bien mordillée — j’y avais trouvé une odeur de sueur humaine un peu aigre mais fort sympathique. Au lieu de cela, elle se relève et secoue le carton, comme pour vérifier l’état de son contenu.

Rassurée, elle poursuit son avancée vers le salon.

Quel est ce nouveau jouet, lourd et encombrant ? Déjà j’imagine : une très grande peluche, une poupée avec une clochette ou même une boule de fils électriques. J’adore les boules de fils électriques.

Alors qu’elle déballe le carton, je m’aperçois avec déception que c’est une grosse plaque noire aux bords anguleux. Elle passe la demi-heure suivante à la fixer au mur. Quand c’est fait, je monte sur la table, l’examine de plus près. Je la touche.


 Questions ouvertes

 1. Quelle image de l’être humain est véhiculée à travers les yeux du narrateur ? 

 2. Comment Bastet perçoit-elle la relation qu’elle entretient avec Nathalie ? 

 3. Quelle est la tonalité du texte ? Justifie ta réponse en citant des passages.

 4. Que révèle la scène de la chute de Nathalie sur le plan de la personnalité du chat ?

 5. Explique le sens du mot “servante” dans le titre et dans le contexte du texte. Est-ce une relation réelle ou inversée ? Pourquoi ?

 6. À travers le comportement du chat, que peut-on déduire de son niveau de compréhension des actions humaines ? Est-il naïf, manipulateur, ou lucide ?


 2. Vrai ou Faux – Justifie chaque réponse à l’oral ou à l’écrit

 1. Le chat semble mépriser sa maîtresse.

 2. Bastet comprend exactement ce que dit Nathalie.

 3. Le chat est surpris que Nathalie tienne un carton.

 4. Le texte suggère que le chat se considère comme supérieur à l’humain.

 5. Nathalie ignore complètement la présence du chat.

 6. Bastet pense que Nathalie installe un jouet pour elle.

 7. Bastet respecte les avertissements de sa mère.  



3.1 Que signifie la phrase : “Franchement, quelle idée de marcher uniquement sur les pattes postérieures” ?

a) Une critique ironique sur l’anatomie humaine

b) Une admiration sincère pour la bipédie

c) Une peur du chat envers les humains

d) Une remarque de pitié



3.2 Quel effet produit la comparaison “une odeur de champignon émane d’eux” ?

a) Elle met en valeur la nature organique des humains

b) Elle exprime une fascination culinaire

c) Elle souligne une perception animale décalée

d) Elle critique les humains de manière méchante



3.3 Quelle est l’attitude dominante de Bastet dans la scène du carton ?

a) L’indifférence

b) La compassion

c) Le jeu et la provocation

d) L’agressivité passive




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